Le Château de Nainville est situé dans la ville de Nainville-les-Roches, à environ 25 miles au sud de Paris. Dans ce projet de rénovation, les fenêtres et les portes jouent un rôle central dans l’architecture du château, affectant à la fois la conception intérieure et extérieure. Cette étude de cas est importante pour vous aider à comprendre nos processus de rénovation des bâtiments historiques.
CONTEXTE
Ce château chargé d’histoire appartenait aux seigneurs de Boisse vers 1724. Il a ensuite abrité plusieurs comtesses et ducs. Il fut démoli vers 1922 par Léon Carez, maire de la ville, pour construire le château de style Louis XIII que l’on voit aujourd’hui, entre 1923 et 1924.
Le style est profondément enraciné dans le classicisme français, qui est apparu comme une expression unique du pouvoir royal en France, s’écartant nettement du style italien et d’autres styles européens en adoptant des éléments classiques tels que les colonnes monumentales tout en évitant l’ornementation somptueuse que l’on trouve en Espagne, en Allemagne et en Europe centrale. Ce style était préféré pour les domaines royaux et nobles, et il a été le pionnier du mélange harmonieux de l’architecture et des jardins à la française.
Salomon de Brosse, l’un des premiers promoteurs de ce style, l’a notamment appliqué au Palais du Luxembourg pour Marie de Médicis, la mère de Louis XIII, entre 1615 et 1624. Le palais du Luxembourg, avec ses pavillons d’angle, ses ailes latérales, sa grande entrée centrale surmontée d’une coupole et ses murs ornés de colonnes colossales et de frontons triangulaires, a créé un précédent pour les résidences royales. Ses racines classiques sont encore soulignées par des caractéristiques françaises traditionnelles telles que des toits mansardés et des lignes de toit complexes, et sa conception comprend un vaste jardin avec des fontaines, comme dans les résidences des Médicis à Rome. Les pavillons intérieurs abritaient des appartements, améliorant ainsi la flexibilité et la fonctionnalité de l’espace.
L’histoire du château se poursuit, puisqu’il a accueilli les sapeurs-pompiers en 1926. En 1953, il est racheté par l’État français pour devenir l’ENSOSP (École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers) en 2004. Le château a été revendu par le gouvernement français en 2008. Jusqu’à cette date, il était inhabité.
Aujourd’hui, le Château de Nainville est en cours de rénovation pour accueillir des événements tels que des mariages, des séminaires et des séances photos. Le client nous a demandé de remplacer les fenêtres en conservant le design original et la quincaillerie existante. Le principal défi de ce projet est de rénover l’ancienne quincaillerie et de l’adapter aux nouvelles fenêtres et portes.
CONCEPT
En ce qui concerne les fenêtres et les portes du château, le client souhaitait conserver le modèle original, appelé « gueule de loup ». L’histoire des fenêtres à gueule de loup commence au milieu du XVIIIe siècle, lorsque le développement de l’industrie du verre permet de fabriquer des vitres de la largeur d’un vantail. Parallèlement, l’apparition de la fenêtre à double battant, sans montant central fixe, a nécessité de nouvelles applications en menuiserie et en serrurerie.
Pour mieux fermer la fenêtre, les deux vantaux ont été emboîtés à l’aide de la « gueule de loup » et du « mouton ». La crémone est ensuite conçue pour fermer la fenêtre. La conception de la fenêtre reflète le désir de s’ouvrir sur le monde extérieur et d’apporter plus de lumière à l’intérieur de l’habitation. La taille des vitres ne cesse d’augmenter, jusqu’à occuper toute la largeur du vantail dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le château utilisait également des crémones comme ferrure, dont l’origine se trouve dans les différents types de fermetures utilisés pour les portes cochères. L’avantage de ce type de fermeture est qu’il peut s’adapter à tout type de fenêtre, quelle que soit sa hauteur. Comme nous l’avons mentionné précédemment, le client a demandé à conserver la quincaillerie d’origine, à la restaurer et à la réutiliser sur les nouvelles fenêtres et portes.
Le projet comprend un total de 111 fenêtres et portes, dont 33 au sous-sol, 44 au rez-de-chaussée et 34 au deuxième étage. Une autre demande du client était d’utiliser une peinture dorée pour les détails à l’intérieur des fenêtres et des portes.
NOTRE SOLUTION
Le choix pour ce projet s’est porté sur notre collection Versailles, qui allie le savoir-faire historique aux performances modernes. Nous avons utilisé une peinture de 300 microns, dite blanc-gris satiné 9002 à l’intérieur et gris pierre satiné 7030 à l’extérieur. En France, notre peinture est garantie 12 ans, sans qu’il soit nécessaire de la repeindre. Historiquement, les fenêtres à gueule de loup présentent une parclose inclinée à l’extérieur et une parclose moulurée à l’intérieur, que nous avons recréée pour ce projet. Toutes les fenêtres avec imposte sont assemblées avec un bec de corbin, pour rester fidèle au style d’origine. Les plus grandes créations mesurent jusqu’à 3,21 m de haut et 1,76 m de large. Le verre utilisé a un revêtement à faible émissivité qui gardera la chaleur à l’intérieur du château et le froid à l’extérieur.
Nous sommes fiers de restaurer les anciennes ferrures qui ornaient les portes et les fenêtres des bâtiments historiques tels que les châteaux et les manoirs, et nous ne pouvions donc qu’être ravis lorsque notre client nous a demandé de conserver les espagnolettes d’origine. Notre processus méticuleux comprend un sablage pour enlever les couches de peinture, suivi d’une restauration minutieuse du mécanisme afin d’en assurer le bon fonctionnement. Nous personnalisons ensuite la finition pour qu’elle corresponde au design d’origine, dans ce projet, une patine vintage avec de la peinture dorée sur les détails.
En tout, il s’est écoulé plus de 12 semaines entre le démontage de l’ancienne quincaillerie et l’installation des nouvelles portes et fenêtres. Au cours de ce projet, la restauration des espagnolettes et des crémones a duré environ 6 semaines, tandis que la production des fenêtres a pris 6 semaines supplémentaires.
Résulats
Comme nous venons de terminer l’installation du sous-sol, du rez-de-chaussée et du deuxième étage, nous terminerons cette étude de cas par des photos finales de l’incroyable Château de Nainville et par un mot de notre client. Restez connectés pour d’autres études de cas aux États-Unis, en France et à l’étranger !
« J’ai déjà travaillé avec le groupe Janneau dans le passé et j’en ai été satisfait. Lorsque je les ai contactés pour ce projet, ils ont réussi à reproduire le style des fenêtres et des portes d’origine. Ils ont trouvé la technique pour s’adapter à ma demande. Il nous reste le troisième étage à faire en 2025, avec le grenier et les fenêtres en œil-de-bœuf. J’ai également construit une maison de gardien et la maison à l’entrée du domaine qui nécessitera de nouvelles portes et fenêtres. Au total, c’est un projet de plus de 150 fenêtres ». – client.